DOSSIER

LE PRION, LES FARINES ANIMALES ET L'ENVIRONNEMENT





Introduction
Le Prion
1. A l'origine
2. La PrP-res
Les conséquences
1. Les maladies
2. La transmission
La cause
1. Les farines
2. Les interdictions
L'environnement
1. Alertes, rapports
2. Articles et futur

Conclusion
Projets français
Annexes :
Bibliographie

par Philippe CORREC

Le Prion

2. La PrP résistante

Un simple changement de conformation bouleverserait ses propriétés physico-chimiques : la protéine devient hydrophobe, s'agrège et résiste au mécanisme normal de dégradation : c'est la PrP-res. Effectivement, des différences structurales ont été récemment mises en évidence : la PrPc a une haute teneur en hélices alpha et très peu de feuillets bêta, tandis que la PrPres se caractérise par sa richesse en feuillets bêta par rapport aux hélices alpha. La PrP-res s'accumule ainsi dans le cerveau et provoque la destruction des neurones.

Le caractère infectieux de la maladie viendrait de la capacité de la protéine modifiée à provoquer le changement conformationnel de la protéine PrP normale; ce changement aurait un caractère génétique impliquant des modifications du gène de la protéine PrPc (une homozygotie Meth/Meth au codon 129) et sa propagation par un procédé autocatalytique.

D'autres chercheurs ont proposé l'hypothèse d'un agent viral, appellé "virino", dans laquelle, l'agent pathogène serait un acide nucléique entouré de molécules protéolipidiques. Certains ont même montré l'existence d'un ARN in vitro mais néanmoins aucun ARN spécifique n'a pu être mis en évidence de façon reproductible dans les cerveaux des individus infectés. D'autres hypothèses ont vu le jour comme celle de la théorie de l'holoprion (WEISSMANN - 1991) et celle du rôle des molécules "chaperonnes" (LIAUTARD - 1992).

Pour ce qui est de l'ESB et du nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, la contamination semble essentiellement orale : il semble que le prion passe par les plaques de Peyer de l'intestin, gagne la rate où il se multiplie puis arrive au cerveau en utilisant les nerfs périphériques. Dernièrement il a été montré que le plasminogène, un composé retrouvé dans le sang mais aussi impliqué dans l'exocytotoxicité neuronale, fixait la protéine PrP-res mais pas la PrPc. Le récepteur de la lamine (LRP) jouerait aussi un rôle et interagirait avec la protéine du prion normale, la PrPc.

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